Cette femme dénonce les conditions de vie de son père en CHSLD
Partager sur Facebook"De l'urine sèche sur les planchers depuis plusieurs jours, et ce n'est qu'un exemple des conditions terribles du pauvre homme... Parce qu'il y a pire."
Par Nathalie Tremblay
Ce n'est pas nouveau: Tout le monde connait les conditions de vie des CHSLD, qui sont souvent difficiles. Évidemment, on ne met pas tout dans le même panier, mais il faut quand même être honnête: La situation est très inquiétante.
Véronique Perron, qui est infirmière et préposée aux bénéficiaires, a publié une lettre sur les réseaux sociaux dénonçant les conditions de vie de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer. Elle affirme qu'elle a beau ''comprendre'' et savoir que ce n'est pas de la faute des employés, il y a quand même un problème majeur (et comment!)
''Je suis consciente de la réalité du système de santé et ce que c’est de travailler sur le plancher. Pour ces raisons, depuis que mon père a dû s’installer en centre d’hébergement, je suis plus que tolérante envers le personnel de soins et de soutien. Je suis compréhensive beaucoup plus que je devrais l’être, me disant que les choses vont s’améliorer. On trouve des solutions, des plans d’interventions qui, au début, sont respectés, mais après un certain temps sont à recommencer encore et encore. Sauf qu’à un moment donné, il y a des limites. Cette semaine c’est pire que pire. On me demande ouvertement de comprendre que depuis quelques mois, il n’y a plus aucune stabilité de personnel. On me dit que je connais la réalité, car je travaille dans le réseau de la santé. Ç’a fait beaucoup de flammèches dans ma tête ''
Ce n'est pas tout: Elle a employée une ressource pour s'occuper du pied de son père:
''Elle demande [...] de pouvoir enlever son pansement au gros orteil vu qu’il recouvre l’ongle et que ça l’empêche de faire le travail. La demande étant refusée par l’infirmière, elle s’occupe du reste des pieds sans faire cette partie. De plus, la préposée lui demande s’il est possible que j’achète deux paires de pantoufles étant donné que sa culotte d’incontinence souillée d’urine déborde et mouille ses pantoufles régulièrement''
Pourtant, elle a tenté de prendre contact avec la direction, mais ses appels ne sont pas retournés dans la majorité des cas. Sinon, la réponse est insatisfaisante:
''La réponse qu’on me donne c’est que plusieurs fois le concierge a été appelé, mais que vu que c’est la fin de semaine, il est seul et n’a pas eu le temps de venir nettoyer''
Pourtant, le prix pour l'hébergement de son père ne cesse d'augmenter:
''Est-ce normal d’avoir autant de difficultés à rejoindre un membre du personnel infirmier pour parler de ton père et de sa situation de santé ? Est-ce normal que je reçoive tous les 3-4 mois une lettre de la RAMQ me disant que le coût de l’hébergement de mon père sera augmenté de XYZ$, car son revenu mensuel a augmenté de XYZ$ ce mois-ci ? Est-ce normal que chaque mois, on prélève du compte de mon père un montant X, s’assurant qu’il ne lui reste pas plus que 203 $ par mois pour ses dépenses non couvertes par le centre d’hébergement ? ''
Bref, on se demande à quel moment le gouvernement ouvrira enfin les yeux et prendra les mesures appropriées pour que nos aînés puissent vivre dignement, comme ils le méritent...
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