Un policier à la retraite se questionne sur l'utilité de taire l'identité de la petite de Granby
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"Lui a qui travaillé pendant 30 ans pour faire appliquer les lois s'y connait passablement et se questionne sur les motivations de cette ordonnance de non publication."
Par Nathalie Tremblay
Le drame de la petite fille de Granby décédée dans des circonstances effroyables a secoué le Québec en entier.
La semaine dernière a eu lieu une cérémonie pour la mener à sa dernière demeure laissant un goût amer dans la bouche de sa famille proche puisque son nom a été retiré de la notice nécrologique suite à l'ordonnance de non publication.
Alors que ses derniers moments furent horribles et que sa courte vie a été remplie de souffrances, son nom est désormais caché comme s'il s'agissait de quelque chose de mal.
Comment pouvons-nous honorer sa mémoire si on ne peut même pas dire son nom? Comment ne pas l'oublier si on refuse de montrer son visage?
Un policier à la retraite du nom de Jean Minguy a d'ailleurs fait parvenir une lettre au journal Le Soleil qui a été publiée ce lundi.
Lui qui a travaillé pendant 30 ans pour faire appliquer les lois s'y connait passablement et se questionne sur les motivations de cette ordonnance de non publication.
En voici d'ailleurs un extrait :
« On tait habituellement les noms dans les affaires criminelles impliquant des personnes mineures pour protéger les enfants. J’aimerais comprendre de quoi on essaie de protéger cette pauvre enfant maintenant que toutes nos lois, toutes nos instances ont lamentablement échoué à la protéger alors qu’elle vivait sa triste vie. Il est trop tard pour se soucier de sa protection.
Nos lois l’ont abandonnée.
Doit-on se soucier de taire les noms des deux adultes à qui le tribunal en avait confié la garde? Pour quelle raison? Les protéger eux aussi? Les traitements faits à la fillette ne peuvent qu’avoir été l’œuvre de deux êtres fuckés jusqu’à la moelle, sans aucun respect pour la vie ou pour les instances leur ayant confié la garde de leur victime. Méritent-ils la protection d’une quelconque loi? [...]
Cette enfant, dont la courte vie n’aura été qu’une série d’abandons, mérite qu’on se souvienne d’elle en tant qu’une personne, non pas un simple fait divers anonyme qui finira par être effacé par un autre fait divers anonyme.
Elle n’aura connu que très peu d’honneurs pendant sa trop courte vie, son nom pourrait servir à honorer sa mémoire. »
Ce policier soulève un point très pertinent. La petite ne peut plus être protégée, il est trop tard.
Alors honorons sa mémoire comme elle le mérite et ne laissons pas tomber dans l'oubli son visage et son nom.
Nous vous rappelons que la collecte de fonds sur Gofundme se poursuit jusqu'au 31 mai 2019.
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Source: Journal Le Soleil
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