Un restaurateur de Chibougamau transforme ses locaux en cafétéria pour nourrir les travailleurs d'urgence
Partager sur Facebook"Tout un défi pour l'équipe du restaurant qui venait à peine d’ouvrir ses portes."
Par Nathalie Tremblay
Les deux dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour les habitants de la municipalité de Chibougamau. Après devoir quitter leur logis subitement à la suite de l’avis d’évacuation d’urgence, la plupart d’entre eux sont de retour sains et saufs. Mais alors que la vie reprend peu à peu sa normalité, plusieurs travailleurs d’urgence sont toujours sur place pour éteindre les feux qui sont sous contrôle mais encore en activité.
Daniel Quenneville, restaurateur depuis quelques mois à Chibougamau a été d’une aide précieuse pour ces travailleurs. Évacué au même titre que les autres citoyens, il n’est pas resté absent très longtemps puisqu’il a décidé de prêter main-forte pour nourrir toutes ces bouches nouvellement arrivées dans le secteur.
« On nous a appelés pour offrir nos services pour nourrir nos combattants. On a accepté. On est partis mardi soir et on est revenu mercredi. On a tous les aidants qui viennent de la France, c’est nous qui les avons. Nous les avons quasiment tous parce qu’on était le seul restaurant durant la crise », explique-t-il en entrevue avec Le Quotidien.
« Le mardi quand c’est arrivé, on était en train de souper chez des amis, puis notre gérante nous a appelés en disant qu’il y aurait une évacuation. On n’y a pas trop cru. Finalement, on sort et on s’aperçoit qu’il y a des voitures de police, des sirènes, on s’est dit qu’il se passait de quoi. La première chose qu’on a fait, on a tout fait sortir le personnel, on met tout dans le frigidaire, on a tout barré et on est partis », continue M. Quenneville.
La situation ne semblait pas trop l’effrayer, malgré le danger.
« Quand on a commencé les premières journées, même si on a eu des pensées, quand on a rencontré ces hommes-là dévoués, on ne pouvait pas faire autrement. Faut dire on est là et faut aider », affirme-t-il.
Exceptionnellement, il offre le service de déjeuner tous les jours tant pour les travailleurs que pour les habitants de Chibougamau de retour chez eux.
« Pour les prochains jours, nous ça ne change pas beaucoup. On va offrir aux gens qui habitent Chibougamau et qui se présentent de venir se joindre au buffet. Quand c’est arrivé nous, c’est sûr qu’on ne pouvait pas forcer notre personnel à rester, donc quand on est revenu on était que trois pour faire fonctionner. On est rendu à 120-150 personnes déjeuner, et dans 120-150 personnes pour les lunchs. »
Les repas offerts par le restaurant Chérie, j’ai faim font d’ailleurs le plaisir des pompiers sur place qui travaillent d’arrache-pied pour combattre les incendies.
« Aujourd’hui, on a fait deux lasagnes aux fruits de mer, deux lasagnes régulières, on fait un immense boeuf aux carottes et puis on fait un gros pâté chinois. On se prépare deux sortes de salade, la soupe du jour. La plus belle paye qu’on a eue, ce sont les répliques de gens qui disent qu’ils n’ont jamais aussi bien mangé que cela », explique le restaurateur au Quotidien.
Tout un défi pour l’équipe du restaurant qui venait à peine d’ouvrir ses portes.
« On est fatigués parce que ça fait un an qu’on travaille sur le restaurant, puis il nous arrive ça. En ce moment, on dort trois heures par nuit. Mais on a une facilité mon ami et moi à se revirer sur un dix sous, on s’est dit qu’il n’y avait pas de problème sans solution. Ce n’est pas toujours la meilleure, mais on essaie. Je pense que la solution qu’on a présentement, c’est énormément de travail, on fait à peu près 20h de travail par jour, mais ça va bien aller parce qu’on va avoir notre équipe régulière qui va se joindre à nous », conclu-t-il.
C’est dans les moments difficiles que nous reconnaissons un grand homme et on peut sans aucun doute dire que M. Quenneville et son équipe méritent ce titre amplement.
Source : Le Quotidien
Crédit photo à la une : Facebook
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