Safia Nolin encore victime de commentaires haineux sur les réseaux sociaux
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"Des publications hargneuses et complètement irrespectueuses."
Par Nathalie Tremblay
Safia Nolin est une artiste authentique. Son style bien à elle dérange, mais elle l'assume avec conviction et assurance. Lors d'une entrevue avec La Presse lundi dernier, elle a fait la promotion de son nouvel album. Son entrevue était franche et directe, sans aucune vulgarité. Elle y a parlé sans retenue des sentiments qui l'habitent.
Le chroniqueur de La Presse, Marc Cassivi, a tenu à lui parler d'une des chansons de son album. Cette chanson qui s'appelle Miroir, miroir débute avec des paroles plutôt dérangeantes. Il lui a d'ailleurs fait remarqué que les premiers mots : « Miroir, miroir, je sais que c'est moi la plus laide », sont empreints d'une certaine violence. Ce à quoi elle répond :
« C'est fucké! J'ai écrit cette chanson-là tout de suite après Limoilou [son premier album, paru en 2015]. Ça parlait du fait que pour une énième fois, j'essayais de plaire à des gens et que ça ne marchait pas. Je rêvais tellement d'être quelqu'un d'autre pour que cette personne-là me trouve nice. Pas nice intellectuellement, mais juste physiquement, point. Quand il y a eu l'histoire autour de l'ADISQ, la chanson a pris un autre sens. J'ai hésité à la mettre sur l'album, mais je la trouve bonne. »
Elle raconte même pendant son entrevue qu'elle avait fait appel à quelqu'un pour l'habiller et la coiffer le jour du gala. Un effort qui n'avait pas été remarqué par le public et les médias.
Suite à la sortie de son entrevue, les gens ont commencé à émettre des commentaires haineux sur les réseaux sociaux. À tel point que le chroniqueur de La Presse a refait un deuxième article pour dénoncer les publications hargneuses et complètement irrespectueuses dont la chanteuse à été victime.
Voici quelques extraits du deuxième article de Marc Cassivi paru dans La Presse par la suite :
« Tu me lève[s] le coeur ce matin avec cette Grosse Lesbienne Laide. » C’est le premier courriel que j’ai reçu, samedi matin, après la publication de mon entrevue avec Safia Nolin. André D. me l’a envoyé à 7 h 31. Avait-il bu son café ? Je ne sais pas. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’il a ressenti, au petit matin, le besoin irrépressible d’exprimer son homophobie et sa misogynie.»
« La plupart en ont surtout contre son apparence. « Tiens, la chienne à Jacques », écrit Nicholas. « Elle est habillée comme une BS de Walmart », ajoute Philippe. « Elle a l’air d’une tout croche », tranche un troll. « Tu me rendrais service Safia si tu mettrais de la lingerie fine ou un g-string. Lol », renchérit un autre. »
« (À propos de son passage à TLMEP) Les habituelles insultes de trolls pleuvaient sur le fil de la populaire émission : « Que tu pèses 225 ou 110 lbs, quand t’es conne t’es conne », « Je préfère la drill de mon dentiste à une entrevue de Safia Nolin » ; « Je croyais que l’école était obligatoire au Québec ». Lorsqu’on sait que Safia Nolin a quitté l’école à 15 ans, notamment parce qu’elle était victime d’intimidation… »
« Ces insultes en disent long aussi sur l’image stéréotypée de la femme dans notre société. Sur l’injonction faite à la femme de se conformer aux diktats, sous peine d’être humiliée publiquement. La manière de s’exprimer, de s’habiller, de se maquiller, de se coiffer, qui correspond aux standards établis et qu’on ne saurait remettre en question. La femme a une fonction : plaire. Si elle ne la remplit pas, elle est considérée comme un produit défectueux. Et son refus d’obtempérer, comme un affront. »
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